Sanija Ameti
Sanija Ameti | |
Fonctions | |
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Membre du conseil municipal de la ville de Zurich | |
En fonction depuis 4 mai 2022 | |
Élection | 13 février 2022 |
Coprésidente d'Opération Libero | |
En fonction depuis octobre 2021 | |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Bosnie-Herzégovine |
Nationalité | suisse |
Parti politique | Vert'libéraux |
Diplômée de | Université de Berne |
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Sanija Ameti, née le en Bosnie-Herzégovine, est une personnalité politique suisse, coprésidente du mouvement Opération Libero.
Biographie
Sanija Ameti naît le [1] en Bosnie-Herzégovine[2]. Elle est l'aînée de cinq enfants[3]. Son père, professeur de biologie moléculaire, a connu plusieurs arrestations en raison de son engagement politique[3] ; sa mère est employée de commerce[4].
Elle arrive en Suisse avec ses parents en 1995 en tant que réfugiée[5],[6] et grandit à Zurich, dans le quartier d'Oerlikon[7]. Son père doit reprendre des études pour voir son diplôme reconnu et travaille comme serveur et sur des chantiers[4].
Après avoir obtenu sa maturité en 2011[réf. nécessaire], elle étudie le droit à l'Université de Zurich[3] de 2011 à 2018, puis devient doctorante en cybersécurité à l'Université de Berne[8], où elle prépare une thèse de doctorat sur la délégation par les gouvernements des questions de cybersécurité à des entreprises privées[9]. Elle travaille pour une société de conseil jusqu'à la controverse de septembre 2024[10].
Elle obtient sa naturalisation suisse à sa majorité[3].
En couple avec Florian Schmidt-Gabain, avocat spécialiste du droit de l’art et des biens culturels, elle se définit comme musulmane et agnostique[9].
Parcours politique
Durant la pandémie de Covid-19, elle mène la campagne référendaire[8],[11] contre la loi fédérale sur les mesures policières de lutte contre le terrorisme (acceptée par 56,6 % des voix le )[12], qui selon elle violerait les droits fondamentaux et les droits humains[13]. Elle participe à ce titre à l'émission de débats politiques Arena (de) sur la première chaîne de télévision suisse alémanique SRF 1[14].
Elle adhère aux Vert'libéraux en 2019[4]. Elle devient membre la même année de la direction du Parti des Jeunes Verts Libéraux Suisse et, depuis 2020, de la direction du parti des Vert'libéraux du canton de Zurich[15]. Début octobre 2021, elle prend la coprésidence du mouvement politique Opération Libero[16],[17].
Elle est membre du conseil municipal (législatif) de la ville de Zurich depuis le (élection le [18]), où elle représente les districts 4 et 5[19]. Elle est par ailleurs coprésidente du Parti vert'libéral du canton de Zurich jusqu'à la controverse de septembre 2024.
En 2023, elle se présente sans succès au Conseil cantonal de Zurich[20]. Candidate au Conseil national en octobre 2023[21], elle fait notamment parler d'elle en lançant sa campagne depuis l'aéroport de Pristina, au Kosovo, où l'une de ses affiches électorales est visible[22],[23].
Positionnement politique
Elle est libérale tout en plaidant pour un État fort[3]. Dans un article paru en dans la NZZ am Sonntag, son positionnement politique est qualifié d'insaisissable[4]. Elle cite comme modèles politiques la conseillère fédérale Elisabeth Kopp, pour ses convictions, et Winston Churchill, pour sa vision d'une Europe unie[4].
Elle se prononce contre le port obligatoire du voile mais également contre l’interdiction du port de la burqa dans l’espace public[3]. Elle défend l'instauration du droit de vote des étrangers et la création de places de crèche abordables[9]. Elle a par ailleurs appelé à soumettre à un impôt les personnes non vaccinées contre le COVID-19, à introduire une obligation de servir pour les femmes et à interdire la reconnaissance faciale[4].
Estimant la vision du monde souverainiste de l'UDC Christoph Blocher « étriquée », elle milite pour un rapprochement de la Suisse avec l'Union européenne, alors que le Conseil fédéral a rompu unilatéralement les négociations sur un projet d'accord institutionnel en 2021[24].
Controverse
Le , Sanija Ameti, adepte de tir, se met en scène sur une publication Instagram où elle tire à 10 m sur une image de la Vierge à l'Enfant de Tommaso del Mazza, trouvée dans un catalogue de vente aux enchères, puis s'excuse et supprime la publication affirmant qu’elle n'avait pas prêté attention à la nature de l'image[25],[26],[27],[28],[29]. Le lendemain, les Jeunes UDC et Nicolas Rimoldi annoncent déposer une plainte pénale pour atteinte à la liberté de croyance et de culte[30],[31].
À la suite de cette affaire, elle est placée sous protection policière en raison de menaces de mort, perd son emploi auprès d'une aociété de conseil et démissionne de la coprésidence de son parti cantonal[10],[25]. Une procédure d'exclusion de son parti est également lancée[25].
Notes et références
- (de) « Detailansicht Mitglied > Sanija Ameti » (archive), sur Conseil communal de la ville de Zurich (consulté le )
- Alain Jeannet, « Sanija Ameti, patriote 2.0 », sur PME magazine, (consulté le )
- Noémie Guignard, « Sanija Ameti, l’esprit rebelle qui agite la politique alémanique », L'Illustré, (consulté le )
- (de) Andrea Bornhauser, « Wird Sanija Ameti die Schweizer Politik der Zukunft prägen? » , NZZ Magazin, (consulté le )
- (de) Georg Häsler, « «Die FDP ist unser grösstes Sorgenkind» – so will die Operation Libero die Schweiz verändern » , NZZ, Neue Zürcher Zeitung, NZZ, (consulté le )
- (de) Renat Kuenzi, « Inklusion und Machtteilung als "Booster" für die Demokratien », Swissinfo, sur Swissinfo, (consulté le )
- Jacques Pilet, « La jeune femme qui veut secouer le Parlement », sur bonpourlatete.com, (consulté le )
- (de) Christoph Bernet, « Sanija Ameti - «Wir machen den Terroristen ein Geschenk» – sie floh aus dem Krieg und kämpft heute gegen das Anti-Terror-Gesetz » , sur Luzerner Zeitung, (consulté le )
- Alain Jeannet, « Sanija Ameti, patriote 2.0 », sur pme.ch, (consulté le )
- Boris Busslinger, « Sanija Ameti, anatomie d’un crash politique », Le Temps, , p. 7 (ISSN 1423-3967, lire en ligne , consulté le )
- (de) Marlon Rusch, « Sanija Ameti: Wie gefährlich ist diese Frau? » , sur Die Zeit, (consulté le )
- « Loi fédérale sur les mesures policières de lutte contre le terrorisme (MPT) », sur www.admin.ch, (consulté le )
- (de) Yann Cherix, « Referendum gegen Anti-Terror-Gesetz – Ein Wunder half der jungen Kämpferin » , Der Bund, (consulté le )
- (de) Christoph Bernet, « «Das grösste Sorgenkind ist die FDP» – die neue Co-Chefin der Operation Libero attackiert die Freisinnigen », Luzerner Zeitung, (consulté le )
- (de) « Sanija Ameti », sur site officiel des Vert'libéraux zurichois (consulté le )
- (de) « Stabsübergabe: Sanija Ameti ist die neue Co-Präsidentin der Operation Libero », sur site officiel d'Opération Libero, (consulté le )
- (de) Ladina Triaca, « Auch die Posten werden libero vergeben: Sanija Ametis rasanter Aufstieg », Blick, (consulté le )
- (de) « Wahlen Stadt Zürich - Rot-Grün hält die Mehrheit im Stadtzürcher Parlament », sur Schweizer Radio und Fernsehen, (consulté le )
- (de) « Sanija Ameti », sur site officiel du conseil municipal de la ville de Zurich (consulté le )
- (de) sda/log, « Galladé rein, Landmann raus: Das sind die grossen Gewinner und Verlierer », sur ZüriToday, (consulté le )
- (de) Stefan Millius, « Sanija Ameti, Chefin der Operation Libero, macht Wahlwerbung am Flughafen von Pristina. Ein Fall von Doppelmoral. Denn ginge es nach ihrer GLP, könnte sich bald gar niemand mehr das Fliegen leisten », sur Die Weltwoche, (consulté le )
- (de) sie, « Sanija Ameti wirbt im Kosovo für ihre Wahl », Blick, (lire en ligne)
- Boris Busslinger, « De Pristina à Zurich, le « phénomène » Ameti en campagne », Le Temps, , p. 7 (ISSN 1423-3967, lire en ligne , consulté le )
- Serge Enderlin, « En Suisse, la bataille de Sanija Ameti pour relancer le rapprochement avec l’Union européenne » , Le Monde, (consulté le )
- Boris Busslinger, « Une élue vise le Christ et se tire une balle dans le pied », Le Temps, , p. 8 (lire en ligne )
- (de) Christoph Mörgeli, « Sanja Ameti von Operation Libero schiesst auf Jesus und Maria. Keine gute Aktion der Muslima in Zeiten islamistischer Gewalttaten in Solingen und andernorts » , sur Die Weltwoche, (consulté le )
- « Sanija Ameti tire sur une illustration de Jésus - et s'excuse », sur Watson (site d'information), (consulté le )
- Raphael Rauch, « Sanija Ameti, élue des Vert'libéraux, tire sur Marie et l'enfant Jésus », Blick, (lire en ligne)
- Lea Hartmann, « L'élue vert'libérale qui a tiré sur une image de Jésus risque une poursuite judiciaire », Blick, (lire en ligne)
- Agence télégraphique suisse, « L'élue vert'libérale qui a tiré sur une image de Jésus visée par des plaintes », Blick, (lire en ligne)
- Code pénal suisse du (état le ), RS 311.0, art. 261.
Liens externes
- (de) Site officiel
- Profil Smartvote : 2023